Dimanche 3 juillet 2022, à l’appel d’une trentaine d’organisations et syndicats, 700 personnes, accompagnées d’un convoi paysan de plus de 30 tracteurs, manifestaient contre la destruction du bocage par l’extension des carrières de sable et du maraîchage industriel dans les environs de Saint-Colomban, au sud de Nantes.
La manifestation, bien déclarée et non interdite, a pourtant fait l’objet d’une réquisition du procureur invoquant des « menaces de terrorisme » et un « transport d’armes de destructions massives ». Cet arrêté a permis la mise en place par les forces de l’ordre de barrages routiers afin de fouiller les véhicules, de relever et vérifier systématiquement l’identité des participants au début comme à la fin de la manifestation.
Doit-on supporter ces mesures qui de toute évidence sont là pour empêcher, compliquer voire criminaliser l’expression citoyenne d’un désaccord ?
Faudra-t-il avoir un permis, pourquoi pas à points comme celui du permis de conduire, pour avoir le droit de manifester ou exprimer sa voix dans la cité ?
La Libre Pensée, dans un de ses derniers congrès posait la question dans un appel solennel : Sommes-nous libres ? Cette question est totalement légitime quand on constate l’avalanche sécuritaire qui s’est abattue sur notre pays. Jugez :
– loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme du 30 octobre 2017 ;
– loi du 23 mars 2020 sur l’état d’urgence sanitaire ;
– loi pour une sécurité globale du 25 mai 2021 ;
– loi du 30 juillet 2021 relative à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement ;
– loi du 5 août 2021 sur la gestion de la crise sanitaire ;
– loi du 24 août 2021 « séparatisme », dite confortant le respect des principes de la République
– décrets du 2 décembre 2020 modifiant les dispositions du Code de la sécurité intérieure relatives au traitement de données à caractère personnel),
– décret du 31 décembre 2021 relatif au Contrat d’engagement Républicain (CER)
Nul doute que l’accumulation de ces lois et décrets pose la question fondamentale de la liberté de conscience et des libertés publiques qui en découlent.
C’est pourquoi nous exigeons l’abrogation de toutes les lois et décrets liberticides !
Nantes, le 05 juillet 2022