Débat public à Saint-Nazaire
Sur l’initiative du Groupe de la Libre Pensée, une conférence-débat s’est tenue à Saint-Nazaire le 31 Janvier 2018, à la Maison des Associations. Il s’agissait de rappeler la définition et les principes de la laïcité, et en particulier le contenu de la loi de Séparation des Églises et de l’État promulguée le 9 Décembre 1905. La réunion se situait dans le cadre de l’Appel des Laïques dont tous les signataires avaient été invités.
Elle a été co-organisée par les structures locales suivantes :
- le Groupe de la Libre Pensée
- la Section de la Ligue des Droits de l’Homme
- l’Union Locale Force Ouvrière
- le Secteur des DDEN (Délégués Départementaux de l’Éducation Nationale)
avec le soutien de la FCPE locale et de l’UL CGT.
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Cette conférence fait suite à un colloque sur la laïcité organisé en Octobre 2015 à Saint-Nazaire par la Libre Pensée et la LDH et à une conférence-débat en janvier 2017 sur la loi Debré, organisée par les mêmes 4 associations, avec déjà l’appui de la FCPE. L’Union Locale CGT avait fait savoir avant la réunion qu’elle signait l’Appel des Laïques, et qu’elle serait présente.
50 à 60 personnes ont participé cette conférence, dont de nombreux responsables et militants syndicaux, politiques et associatifs, avec des Elus et des anciens Elus. La conférence a été présidée par Guy Texier, personnalité syndicale et politique bien connue sur la ville et la région. Les 6 associations qui organisaient ou soutenaient la réunion ont d’abord été invitées à se présenter, et à expliquer leur lien avec la laïcité et en quoi elle était un acquis démocratique à défendre.
Pour la Libre Pensée, c’est Jean-Paul Charaux, Président de la Fédération de Loire-Atlantique, qui est intervenu.
Puis, Roger Lepeix a remis la loi de Séparation dans le contexte de l’époque, montré que c’est une loi de liberté et non pas de contraintes, basée sur la liberté de conscience et l’égalité des droits. Il a notamment détaillé les deux premiers articles de la loi, qui font que la liberté de conscience et d’expression pour tous est la règle, et que les limitations à ce droit doivent être précises et justifiées. Ces limitations concernent en premier lieu les représentants de l’État en fonction, qui parlent au nom de tous les citoyens, donc doivent s’abstenir de promouvoir, privilégier ou combattre les cultes ou les idéologies en tant que telles. L’ordre public est aussi une limitation aux libertés individuelles, chaque fois que la liberté ou l’intégrité de citoyens peuvent être mises en danger.
Il a aussi rappelé que la laïcité de l’École publique n’est pas identique à celle de l’État, puisqu’elle s’appuie sur les lois Ferry (1882) et Goblet (1886), qui organisent la protection des élèves contre les pressions idéologiques de la société, permettant un enseignement basé sur la raison, la science, et l’esprit critique.
Les dernières décisions du Conseil d’État concernant les crèches de Noël ou la statue de Ploërmel, qui ont fait l’actualité, ont bien sûr été expliquées, ainsi que la législation qui organise les manifestations religieuses publiques. Ces questions sont réglées par les Articles 27 et 28 de la loi de 1905.
Il a enfin expliqué que la laïcité, c’est-à-dire principalement l’application de la loi de Séparation, ne concerne que les relations entre l’État et les cultes. La gestion des entreprises privées, et les contenus possibles de leurs Règlements Intérieurs, n’ont rien à voir avec la laïcité et ne relèvent que du Code du Travail.
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Dans la discussion, les risques actuels d’introduction du corporatisme ont été dénoncés, notamment les projets de transformation du Conseil Économique, Social et Environnemental ou la modification de la définition de l’entreprise, sous la houlette de Nicole Notat et du patron de Michelin.
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De nouvelles signatures sur l’Appel des Laïques ont été recueillies. L’ensemble de la conférence-débat a été enregistré, pour permettre aux militants et organisations présentes de la démultiplier et donc d’avancer vers une résistance organisée aux plans actuels de remise en cause de la loi du 9 Décembre 1905.