La Libre Pensée commémore avec enthousiasme l’abolition de l’esclavage décidée par la Convention le 4 février 1794 !
A cette occasion, elle salue la mémoire des Sonthonax, Raimond, Toussaint-Louverture, Dessalines et celle de tous les acteurs connus ou méconnus de la « Grande Révolution » qui ont combattu pour réaliser l’abolition.
L’abolition était l’une des premières réformes revendiquées par les Lumières.
Victor Schoelcher écrivait, dans le préambule du décret réinstituant l’abolition en 1848 :
« Le gouvernement provisoire, considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain, Liberté, Egalité, Fraternité ; »
Victor Hugo écrivait dans une correspondance de 1862 :
« Un seul esclave sur la terre suffit pour déshonorer la liberté de tous les hommes. Aussi l’abolition de l’esclavage est-elle, à cette heure, le but suprême des penseurs. »
Ces deux « Victor », Libres Penseurs, mettaient bien au centre de leur combat la liberté absolue de conscience qui fait de l’homme le seul conducteur de son destin et de son émancipation face à toutes les formes d’oppression sociale, de nature économique, cléricale, impérialiste ou militariste.
L’esclavage de masse systématique organisé par les grandes compagnies économiques et financières aux 17ème et 18èmesiècle répondait à un besoin : fournir gratuitement une énorme force de travail humain nécessaire au développement de cultures, le café, le coton et la canne à sucre. De gigantesques fortunes ont été bâties par l’exploitation de ce travail de l’homme par l’homme.
Loin d’être une page d’histoire du passé, l’esclavage perdure aujourd’hui et se développe. Selon L’OIT (Organisation Internationale du Travail) et Walkfree en 2022, c’est 50 millions de personnes dans le monde qui sont victimes de l’esclavage moderne, travail forcé, mariage forcé, travailleurs migrants.
Entretenir la mémoire est salutaire mais elle doit nous interroger sur le présent et le futur. En France, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) émet l’avis suivant concernant l’esclavage moderne dans notre pays. « Dans notre pays, des mineurs, des femmes et des hommes sont contraints de se prostituer, des jeunes filles sont réduites en esclavage domestique, des personnes vulnérables souvent en raison d’un handicap se trouvent en situation de travail forcé, des enfants sont contraints à la mendicité et à la délinquance »
La Libre Pensée estime qu’il faut d’autres lois aujourd’hui en France que celles qui sont régulièrement programmées par les gouvernements successifs qui ne font que creuser ces injustices et inégalités au lieu de les combattre.
La LIBERTE conditionne l’égalité et la Fraternité.
Mais lorsque les conditions de l’EGALITE réelle ne sont pas remplies, comme c’est encore le cas en 2025, la LIBERTE est amputée et la FRATERNITE menacée.
Nantes, le 4 février 2025