Stop à la propagande gouvernementale à l’école publique !

Les événements tragiques de début janvier, l’assassinat de journalistes de Charlie hebdo, de policiers et de juifs, ont suscité une vive et légitime émotion dans le pays. Mais depuis, on assiste à une récupération médiatico-politique de ces évènements dont les effets risquent à terme d’être pires que le mal. Ainsi, la ministre de l’Education Nationale prêche (c’est le cas de le dire) l’enseignement de la laïcité (sic) et du fait religieux à l’école.

Pour nous libres penseurs, attachés à la laïcité, la vraie, c’est-à-dire à la séparation des Eglises et de l’Etat (loi de 1905), les préconisations de la ministre sont aberrantes pour les raisons suivantes :

  • La laïcité est un principe, et non pas une idéologie. Vouloir enseigner la laïcité, c’est précisément violer ce principe et c’est donc contraire à l’idée même de laïcité, qui veut que les idéologies de toute sorte restent à la porte de l’école publique, pour préserver les enfants de tout endoctrinement. Dans cette affaire, les mauvais élèves, ceux qui n’épousent pas la pensée (ou la religion) officielle seront stigmatisés voire sanctionnés…C’est déjà commencé !
  • De notre point de vue de libres penseurs, l’enseignement du fait religieux à l’école doit  se faire dans le cadre de l’enseignement de l’histoire, ce qui d’ailleurs se fait déjà. Vouloir enseigner spécifiquement le fait religieux, comme une discipline à part entière comme le demandent la ministre…avec l’assentiment des responsables des différents cultes, c’est déjà entrer dans la transcendance et donc considérer que le fait religieux est plus important que les autres faits historiques. Autrement dit, là encore, le principe même de laïcité est violé.

Toute cette récente politique scolaire risque de produire les effets contraires de ce qu’elle prétend rechercher. « Au nom de la laïcité », le gouvernement  prend le risque de détruire ce principe républicain et d’opposer les élèves entre eux sur des questions idéologico-religieuses .

Pour conclure, nous, libres penseurs, craignons que ce non-respect de la Loi de séparation de 1905 ne conduise au communautarisme c’est-à-dire au contraire même de la République.  Ce qui est déjà commencé malheureusement !

Roger LEPEIX