L’instrumentalisation de la laïcité

Le Groupe de la Libre Pensée de Saint-Nazaire rappelle que la laïcité, inscrite dans la loi de 1905, c’est la séparation des Églises et de l’État, la neutralité des institutions et des élus vis-à-vis des questions religieuses, et concernant l’école ce devrait être que les fonds publics aillent à la seule école publique et la protection des élèves contre la propagande, y compris celle du Gouvernement.

C’est à l’opposé de la conception de la laïcité développée dans la campagne d’affichage de rentrée de Jean-Michel Blanquer, et nous nous félicitons de la réaction de nombreuses organisations syndicales, associatives et d’élus qui dénoncent un dévoiement du principe de la laïcité.

En effet, dans cette campagne on y voit des affiches présentant, pour aller vite, des enfants issus de la diversité, avec des prénoms tels que Aliyah, Tidiane, Malia, Irmane etc., expliquant que le fait qu’ils se côtoient avec d’autres, jouent ensemble ou portent le même maillot « c’est ça la laïcité ».

Derrière l’atmosphère de jovialité et de tolérance qui caractérise ces affiches, il s’agit au mieux d’une confusion entre laïcité et assimilation voire normalisation, comme l’explique la Vigie de la laïcité formée récemment par les anciens responsables de l’Observatoire de la laïcité dissout par le gouvernement.

Mais cette instrumentalisation de la laïcité cherche à détourner le regard. Elle met l’accent sur la diversité, implicitement musulmane, pendant que le Ministère continue de supprimer des postes d’enseignants, et prépare, comme l’a annoncé le Président de la République à Marseille, l’autonomie des écoles, menaçant non seulement le statut de fonctionnaire des enseignants garant de la neutralité, mais aussi le caractère national des programmes qui devraient s’adapter, sous couvert de projets pédagogiques, aux communautés locales.

CE N’EST PAS ÇA LA LAÏCITÉ

Roger LEPEIX, Président du Groupe
Saint-Nazaire, le 5 septembre 2021