L’éducation au développement durable contre la laïcité de l’école
Le Groupe de Saint-Nazaire de la Libre Pensée a pris connaissance de la circulaire du ministre de l’Éducation Nationale, publiée au Bulletin Officiel n° 31 du 29 août, sur la transition écologique intitulée « Nouvelle phase de généralisation de l’éducation au développement durable- EDD 2030 ».
D’ici décembre 2019 les 60 000 établissements scolaires du territoire devront avoir « installé un équipement ou mené un projet pérenne contribuant à la protection de la biodiversité (« nichoirs à oiseaux, ruches, « hôtels à insectes », plantation d’arbres, jardins ou potagers bio, plates-bandes fleuries en fonctions des potentialités locales) ». Ceci sur le temps scolaire et financé sur les crédits pédagogiques.
Il s’agira aussi de veiller au « tri des déchets » et de « lutter contre le gaspillage dans les cantines ».
Enfin le « développement durable » sera renforcé dans les programmes et les diplômes. Le tout assorti de concours et de labels pour les établissements.
Chacun comprend le caractère symbolique de ces mesures. L’objectif est ailleurs : il s’agit d’embrigader les élèves à soutenir et participer à ce qui relève de la politique du gouvernement, qui inscrit d’ailleurs clairement cette action dans la « perspective des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies ».
L’accent est mis à plusieurs reprises dans la circulaire sur la démocratie lycéenne (un binôme paritaire d’éco-délégués par établissement sera élu dans les Lycées et collèges, soit 20 000 élèves) et la culture de l’engagement (pour les préparer au SNU, Service national Universel). Enfin la coordination avec les partenaires (extérieurs à l’école) doit être renforcée.
C’est une atteinte supplémentaire à la laïcité de l’école.
La Libre Pensée rappelle que la notion de développement durable, officialisée dans le rapport Brundtland de 1987, est née des théories de la décroissance du rapport Meadow en 1971 et reprise par le premier sommet de la terre en 1972. Chacune des prédictions du Club de Rome a été démentie par les faits en raison des « erreurs méthodologiques »[1] sur lesquelles reposaient leur théorie. La plus connue de leurs fausses alarmes est l’épuisement des ressources de pétrole en… 2010.
La filiation de ce rapport avec la doctrine sociale de l’église n’est plus à démontrer. « Les religions du monde pourraient contribuer à orienter et motiver cette évolution en proposant de nouvelles valeurs qui mettraient l’accent sur la responsabilité individuelle et conjointe à l’égard de l’environnement et en favorisant l’harmonie entre l’humanité et l’environnement » pouvait-on lire dans le rapport. Le Pape François y a répondu avec l’encyclique « Laudato si ».
Pour le Groupe de Saint-Nazaire de la Libre Pensée,
l’éducation au développement durable est un appel constant
à la responsabilité sociale et collective combinée à
la culpabilisation individuelle afin de mieux masquer
les responsabilités du système d’exploitation capitaliste.
Ce n’est pas là le rôle de l’école de la République.
Roger LEPEIX, Président du Groupe
Saint-Nazaire, 1er septembre 2019
[1] – Le club de Rome est composé de grands de ce monde avec une fondation en Suisse pour diminuer l’impôt sur les bénéfices. Ces membres pourtant très diplômés n’avait sans doute pas lu la critique faite dès le XIXème siècle des erreurs méthodologiques de Malthus !…
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