L’Ecole laïque en danger


Dans sa note adressée aux chefs d’établissements intitulée « Respect des principes de la République », le ministre Attal interdit le port de l’abaya et du quami qu’il décide de définir comme des vêtements religieux. Or la loi de 1905 stipule que l’Etat ne doit pas se mêler de définir ce qui est religieux ou ce qui ne l’est pas. « L’Eglise chez elle, l’Etat chez lui » disait Victor Hugo.

Où sont les défenseurs de la laïcité dans cette affaire ?

Victor Hugo : “L’Eglise chez elle, l’Etat chez lui.”

Le décret du 14 aout 2023 relatif au respect des principes de la République prévoit une procédure disciplinaire systématiquement engagée par le chef d’établissement « lorsque l’élève commet un acte portant une atteinte grave aux principes de la République, notamment au principe de laïcité ». Mais, aucun critère objectif ne permet de soutenir une telle interdiction . Des familles qui ne reconnaissent pas le caractère religieux du vêtement sont donc susceptibles de la contester.

En réalité, ce que veut le Président c’est assigner une nouvelle mission à l’école qu’il désigne comme son nouveau « domaine réservé », mission qu’il nomme « recivilisation » ! Chacun comprend qu’il s’agit là d’une entreprise de soumission de la jeunesse, sorte de complément au projet du Service National Universel, qui vise à son formatage et à son embrigadement. Demander aux personnels d’être les relais de ce qui s’apparente à une idéologie d’Etat, cela n’a rien à voir avec la laïcité.

Cette rentrée est donc sous le signe d’une grossière et partisane provocation d’Etat destinée à créer la polémique à des fins politiciennes. Elle existe aussi pour masquer la réalité de cette rentrée : le prix des fournitures scolaires, le déficit croissant de moyens pour l’école, la liquidation des lycée professionnels, le maintien et la poursuite de Parcours sup et du bac Blanquer, le Pacte instrument de destruction des statuts des enseignants, etc…, et toujours la poursuite de la territorialisation de l’école conduisant à la disparition des programmes nationaux et à une école soumise aux groupes de pression politiques, religieux, économiques locaux. Tout le contraire d’une école laïque.

Pour le groupe de la Libre Pensée de Saint-Nazaire, la défense de l’école laïque commence par l’abrogation des lois anti laïques qui financent les écoles privées, par le retour à des programmes et des diplômes nationaux et par le respect de l’indépendance pédagogique des enseignants.  Notre école doit accueillir vraiment tous les élèves sans stigmatisation, ni discrimination.

Roger LEPEIX, Président du Groupe

Saint-Nazaire, le 3 septembre 2023