La laïcité remplit actuellement les colonnes des journaux, y compris et peut-être surtout dans des domaines où elle n’a aucune place.
Rappelons que la laïcité, c’est la séparation des Eglises et de l’Etat, et donc que l’on ne peut l’invoquer que quand sont présents à la fois l’Etat (donc ses représentants, notamment les fonctionnaires) et des Eglises ou idéologies. Par exemple, elle n’a aucun rôle à jouer dans les Règlements Intérieurs des entreprises, qui relèvent uniquement du Code du Travail, ou dans les conventions de la RATP avec ses afficheurs, qui sont régies par le Code du Commerce.
Concernant l’enseignement public, la laïcité de l’école, c’est la protection des élèves contre toute intrusion des propagandes religieuses ou idéologiques.
Quelques exemples :
- Les diététiciens et gestionnaires qui établissent les menus des cantines doivent refuser toute pression religieuse pour inclure des produits halal ou kasher, mais aussi toute pression idéologique pour des produits végétariens ou bios. Ils ne doivent se préoccuper que des aspects diététiques et pédagogiques, avec comme objectif que tous les enfants mangent correctement et à leur faim.
- La longueur des jupes, ou toute particularité vestimentaire, dont les ados sont friands par mimétisme ou provocation, relèvent uniquement du Règlement intérieur des établissements.
- Seule la propagande directe religieuse ou idéologique peut être contraire à la laïcité de l’école ; rappelons que cette propagande a été encouragée par la loi d’orientation du 10 Juillet 1989 qui a introduit le « droit d’expression des élèves», en application de la Convention de l’ONU sur les « Droits de l’enfant ». C’est à ce moment-là que les problèmes « de voile » ont commencé.
Le Groupe de Saint-Nazaire de la Libre Pensée défend la laïcité, elle défend aussi les libertés individuelles donc la liberté d’expression, contre tous ceux qui veulent utiliser frauduleusement la laïcité pour les diminuer.
Roger LEPEIX
3 mai 2015