Le Groupe de Saint-Nazaire de la Libre Pensée considère que le projet de loi « confortant le respect des principes républicains », dit projet de loi « contre le séparatisme », voté en première lecture à l’Assemblée Nationale, rompt l’équilibre républicain instauré par les lois de 1881 sur la liberté de la presse, de 1901 sur la liberté d’association et de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État.
Ce projet de loi n’est en réalité qu’un instrument entre les mains de l’Exécutif pour pouvoir condamner celles et ceux qui contesteraient les politiques gouvernementales, sous couvert d’une « atteinte aux principes républicains ».
En République on a le droit de ne pas partager les « principes républicains ». Avec ce texte, ceux qui ne se soumettent pas à l’idéologie officielle n’auraient plus le droit à l’expression publique.
La République c’est le respect de lois. Le respect des principes, c’est l’idéologie d’État. En République on a le droit d’être fondamentaliste, tant qu’on respecte les lois et l’ordre public. Sinon c’est la liberté de conscience qui est atteinte. La laïcité ne s’applique pas aux associations mais à l’État.
C’est pour cela que personne (ou presque) ne veut de ce texte liberticide, ni les associations laïques historiques (Libre Pensée, Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de l’Homme), ni les associations de défense des droits de l’homme et de lutte contre le racisme, ni les syndicats ouvriers, ni même les cultes qui se méfient, avec raison, des mesures répressives et des contrôles accrus.
Le Groupe de la Libre Pensée de Saint-Nazaire dénonce la politique concordataire que veut mettre en place avec cette loi le Gouvernement. Elle n’a en réalité qu’un seul objectif : renforcer l’arsenal répressif, dans la foulée de la loi « Sécurité globale », des décrets de décembre 2020 sur le fichage policier et l’état d’urgence permanent.
C’est pourquoi nous poursuivrons le combat pour son abandon.
Roger LEPEIX, Président du Groupe
Saint-Nazaire, le 25 Février 2021