La Libre Pensée fait partie des organisations démocratiques qui ont combattu dès le départ l’état d’urgence et sa prolongation. Elle dénonce les dérives « sécuritaires » en tout genre que sa mise en œuvre a pu provoquer.
Elle constate que, plus d’un mois après les évènements tragiques du 13 novembre, l’état d’urgence n’a pas fait cesser les risques d’attentats, toujours considérés comme élevés. Antimilitariste par tradition, la Libre Pensée note que le gouvernement a encore alourdi ses engagements guerriers dans plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique, sans que le peuple français ait pu exercer de contrôle démocratique sur les tenants et aboutissants, et encore moins sur les résultats réels, de ces « opérations extérieures » menées en son nom.
L’état d’urgence a en revanche permis d’interdire en France de nombreuses manifestations (1) et de tenter d’entraver l’expression des revendications démocratiques et sociales les plus urgentes.
Mais de toutes parts, les critiques et les remises en cause se font jour et prennent partout de l’ampleur. De grands mouvements sociaux comme la journée du 26 janvier dans la Fonction Publique sont annoncés.
Il est temps, plus que temps, de relancer le débat démocratique :
- Contre les menaces de régression démocratique (prolongation de l’état d’urgence et/ou réforme constitutionnelle).
- Contre les menaces de régression sociale (réforme du Code du Travail, etc.).
- Contre les menaces d’engrenage guerrier.
Pour débattre, il faut rétablir la liberté du débat :
Levée immédiate de l’état d’urgence !
Nantes le 15 décembre 2015
(1) – Comme celle que La Libre Pensée avait convoquée le 5 décembre pour la défense de la loi de Séparation de 1905 et l’abrogation de la loi Debré de 1959