Lundi 10 Décembre 2018 à 15 heures, les personnalités et organisations soussignées ont remis la déclaration suivante à M. Charrier, Secrétaire Général de la Sous-Préfecture de Saint-Nazaire.
Ne touchez pas à la loi de 1905
de Séparation des Eglises et de l’Etat
Depuis quelques années, la loi du 9 Décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’État est de plus en plus attaquée :
- par des tentatives d’invasion des espaces publics par des emblèmes religieux : croix, crèches, statue de Ploërmel, etc..
- par des soi-disant « extensions de la laïcité » là où elle n’a rien à y faire, avec des volontés de régir l’habillement des citoyens (et citoyennes) dans l’espace public, ou de limiter les libertés d’expression dans les entreprises (lois El Khomri / Macron).
- et plus récemment par une extension de la loi Debré, dont nous demandons l’abrogation, modifiant de 6 à 3 ans l’obligation scolaire. Cette mesure coûtera environ 500 k€ par an à la Mairie de Saint-Nazaire, et aggravera fortement la tendance actuelle à diminuer le budget local pour l’offre éducative.
Depuis qu’il a été élu, le nouveau Président de la République visite es-qualité les réunions statutaires de certains cultes, et il a même déclaré lors d’une visite à la Conférence des Évêques de France au couvent des Bernardins le 9 Avril dernier vouloir « réparer le lien entre l’Église catholique et l’État », lien qui a été institutionnellement rompu en 1905.
Des articles de presse font état actuellement de projets gouvernementaux visant à une modification substantielle de nombreux articles de la loi de Séparation de 1905, dont l’important Article 2, et cela dès le début de l’année 2019. Certes la loi a été modifiée depuis 1905 à de nombreuses reprises, mais la seule modification réellement fondamentale a été celle de Philippe Pétain le 25 Décembre 1942.
Les quelques indications recueillies dans la presse laissent entrevoir la création d’une sorte de label officiel qui serait attribué à certains cultes, avec des avantages correspondants, y compris financiers. Par le biais d’une fiscalité dérogatoire, un financement public des cultes serait créé. Ce serait donc la fin des deux principes essentiels de cette loi de liberté, qui a assuré la paix civile dans notre pays depuis plus de 100 ans :
- la non-reconnaissance des cultes
- le non financement des religions.
Ce serait une remise en cause de la liberté de conscience, garantie par l’Article 1 de la loi de Séparation. Les Articles 1 et 2 de la loi du 9 décembre 1905 sont indissociables et constituent la base de principes de la loi de Séparation des Églises et de l’État.
Nous disons clairement et fortement : ne touchez pas à la loi de Séparation de 1905.
Les associations laïques et tous les défenseurs de la laïcité à Saint-Nazaire tiennent à avertir solennellement les Pouvoirs Publics : nous ne laisserons pas faire !
Nous irons le dire à la Sous-Préfecture de Saint-Nazaire à l’occasion du 9 Décembre, anniversaire de la promulgation de la loi de Séparation.
Décembre 2018
Signataires :
Roger Lepeix et Guy Texier, syndicalistes et militants laïques
Section de Saint-Nazaire de la Ligue des Droits de l’Homme
Groupe de Saint-Nazaire de la Libre Pensée
Union locale Force Ouvrière
Secteur de Saint-Nazaire des DDEN
FCPE Saint-Nazaire
Union locale CGT de Saint-Nazaire
Gépal (Groupement pour l’Enseignement Public et les Associations Laïques)