Groupe de Nantes
Groupe fondé en 1880
4 Place de la Manu
44000 Nantes
Tél. : 06 80 05 01 27
Le groupe se réunit le deuxième samedi du mois à 14h30.
Communiqués du Groupe
Histoire du Groupe de Nantes
L’émergence de la Libre Pensée en Loire-Inférieure
Bien que la première Société démocratique des libres penseurs se soit constituée en France dès 1848, nous ne possédons aucun document qui puisse attester de l’activité de libres penseurs en Loire-Inférieure avant 1870.
A partir de cette date, leur existence est quasi clandestine, et essentiellement signalée par des rapports de police (consultables aux Archives Départementales de Nantes).
Ainsi un rapport au Préfet du 15 février signale : “Les libres penseurs fonctionnent à Nantes depuis trois ans environ : ils sont au nombre de 400 ; ils n’ont ni statuts, ni règlements, ne forment pas de société ; mais ils ont un bureau”.
On connaît leurs noms, leurs professions : la majorité des membres de ce groupe est constituée d’artisans, de petits commerçants, d’ouvriers, d’employés ; ce recrutement populaire montre que le mouvement libre penseur, dans sa forme organisée a été liée, dès l’origine, au mouvement ouvrier.
1880, le Groupe de Nantes se constitue
En 1880, les libres penseurs, à Nantes, souhaitent s’organiser en groupe et ils adressent leurs statuts au Préfet de Loire-Inférieure : l’engagement d’être enterré civilement y est clairement notifié et c’est justement ce qui attire, dans sa réponse, les critiques du Ministre de l’Intérieur et des Cultes.
L’affiliation n’est autorisée que lorsqu’il est établi que : “les membres de la société conservent leur entière liberté. Leur entrée dans la société constitue un simple engagement moral que le sociétaire reste toujours libre de répudier, soit de son vivant, en donnant sa démission, soit à sa dernière heure, en prenant des dispositions contraires aux intentions antérieurement manifestées par lui.”
Quatre ans plus tard, grâce à l’appui du Maire de Nantes, Monsieur Colombel, les libres penseurs reçoivent enfin l’arrêté du Préfet de Loire-Inférieure autorisant la Société de Libre Pensée, Groupe Sentinelle de l’Avenir, le 13 septembre 1884.
Elle devient association loi de 1901 sous le titre La Libre Pensée de Nantes le 16 août 1910, puis Groupe de Libre Pensée de Nantes en 1977.
Depuis son émergence, la Libre Pensée, tant à Nantes qu’au niveau fédéral a mené d’intenses combats dominés par de fortes personnalités de libres penseurs comme Fernand Pelloutier, Aristide Briand ou Charles Brunellière.
Elle est restée ancrée sur les principes qui fondent encore son action dans l’héritage des philosophes des Lumières et de la Révolution française.
A l’occasion du centenaire du groupe en 1984, une brochure a été éditée, qui rassemblait contributions, souvenirs et documents de libres penseurs du groupe de Nantes, témoignages toujours d’actualité sur La Libre Pensée, Sentinelle de l’Avenir.
Le droit aux obsèques civiles
En Loire Inférieure, peut-être plus qu ‘ailleurs, l’emprise de l’Eglise est forte : elle a, en particulier, le monopole de tout ce qui entoure la mort qui est tenu par les « fabriques » (Eglises paroissiales et consistoires).
Le combat des libres penseurs se centre alors sur les questions d’inhumation, et ils s’organisent pour pouvoir être inhumés civilement.
Ce sont les rapports de police qui signalent que « le 6 septembre 1873, le bureau du groupe [les libres penseurs de Nantes] décide l’achat d’un corbillard » et que « le 18 février 1877, les libres penseurs [de Nantes] font une collecte pour subvenir à la location des chevaux, à l’entretien du corbillard, à la rémunération des fossoyeurs ».
Les inhumations ne seront véritablement sécularisées en France qu’en 1904 : ce sera la fin du monopole ecclésiastique, et le service dit « extérieur » (transport, cercueil, personnel ) est alors confié aux Pompes Funèbres Générales.
Ce combat pour le droit aux obsèques civiles dépasse le simple rejet d’un symbole, c’est un combat philosophique qui s’inscrit dans l’idéal républicain, et dans la mise en œuvre de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Il implique nécessairement la lutte pour la laïcisation de l’espace civil, et c’est un combat toujours d’actualité.
Mais c’est aussi un combat politique, car l’Eglise a toujours combattu, et combat toujours, les institutions de la République et de la démocratie de la société.
La question des obsèques civiles et du testament libre penseur est toujours d’actualité : le Congrès de Peisey-Nancroix de 2009 en avait fait sa question à l’étude, et la Libre pensée continue aujourd’hui à se mobiliser, aux côtés d’autres associations, pour le droit de mourir dans la dignité, liberté démocratique encore à conquérir.
La Libre Pensée Nantaise, notre journal fédéral
Arrivé à Nantes en 1971, venant d’Alençon où il exerçait la profession de vétérinaire, il adhère aussitôt à la Libre Pensée
L’année d’après, le Congrès départemental de juin évoque la nécessité d’un « bulletin de liaison », et c’est Alfred Manseau qui se charge de sa rédaction.
A partir de 1977, ce bulletin devient le journal du Groupe de Nantes sous le titre de La Libre Pensée Nantaise, puis celui de tous les libres penseurs du département.
Alfred Manseau a consacré une grande partie de son temps et de son énergie à faire de ce qui n’était qu’un bulletin de liaison un journal à part entière, connu en France et à l’étranger, grâce aux articles qu’il rédigeait (souvent sous un pseudonyme), et grâce aux innombrables contacts qu’il avait établis, notamment par le biais d’une abondante correspondance.
Alfred Manseau a été secrétaire du Groupe de Nantes de 1974 à 1983, puis son président de 1984 à son décès en 1994.
Les libres penseurs s’efforceront de maintenir et d’améliorer la “LPN” sur la voie qu’elle suit depuis ses débuts.
Certes, l’avènement de l’informatique a simplifié le travail de l’équipe qui confectionne le journal, et chacun peut en lire l’édition numérique.
Mais c’est le soutien de ses abonnés et le bénévolat militant qui assurent toujours son existence.
En 2024, le Congrès de la Fédération des Groupes de la Libre Pensée de Loire-Atlantique décide d’arrêter la publication de La Libre Pensée Nantaise dont les frais de rédaction et de routage deviennent trop onéreux et de transférer la communication des Groupes et de la Fédération sur le site Internet.